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dimanche 30 avril 2017

Les animaux ont aussi des droits. B.Cyrulnik-E.de Fontenay-P.Singer

3.5/5
Le bioéthicien Peter Singer, la philosophe Elisabeth de Fontenay, et l'éthologue Boris Cyrulnik croisent dans cet ouvrage leurs points de vue à distance sur la condition animale et son évolution au fil des siècles.
Le point de départ de toute position éthique est l'existence d'une souffrance animale
La vision utilitariste de Peter Singer vise à réduire la souffrance et la douleur de l'animal  en référence au mouvement de la libération animale et prône un régime végétalien.
J'ai un peu survolé, je l'avoue, la partie consacrée à la philosophe Elisabeth de Fontenay que j'ai trouvé moins accessible pour m'attarder sur l'entretien avec Boris Cyrulnik. 
Ce dernier souligne le décalage entre l'homme de la rue, débarrassé d’œillère idéologique qui souhaite que les animaux ne soient plus considérés comme des biens meubles et les élites universitaires et politiques tiraillées par des intérêts économiques.
La souffrance induite par l'agriculture intensive et par l'expérimentation suppose que l'on s'interroge sur les animaux en tant que sujets de droits.
Pour Cyrulnik « plus nous explorerons les univers mentaux des animaux, moins nous pourrons les exploiter et les tuer» Des tribunaux pour animaux au moyen-âge à l'animal-machine de Descartes, de l'animal bien-meuble à l'animal défini comme être sensible au niveau européen, des étapes sont franchies mais la législation doit encore évoluer vers une meilleure protection juridique de l'animal en tant d'individu à part entière.

Les prédateurs au pouvoir-Main basse sur notre avenir de Michel Pinçon et et Monique Pinçon Charlot


Ce petit livre d'une soixantaine de pages devrait être mis dans les mains de tout citoyen éclairé.
Le couple de sociologues Michel et Monique Pinçon y démontre de façon claire et précise  le développement du "dieu Argent" dans une société où le néolibéralisme creuse l'abîme entre les plus pauvres et les plus fortunés.
"La concentration de l’argent en quelques mains permet d’attaquer sur tous les fronts : les droits sociaux, la démocratie, l’environnement, jusqu’à l’humanité même. Le néolibéralisme, structuré de manière oligarchique, contrôle tous les aspects de la société. La “pensée unique” a balayé la fracture entre la droite et la gauche et transformé la guerre des classes en une violence invisible, inaudible et indicible qui doit être ressentie comme une “donnée naturelle”, allant de soi et donc intouchable" (p. 20)
Sont décryptées les affaires de la famille Le Pen (décomplexée dans leur rapport à l'argent public) Fillon avec le Pénélope Gate mais aussi la nouvelle présidence Américaine Trump sous lobbying des industries pétrolières, la marchandisation de la Nature (le développement de crédit carbone), la signature de contrats d'armement juteux au détriment de la paix....
Ce petit ouvrage permet de passer au crible cette logique implacable de financiarisation de notre monde et même s'il survole son sujet, met le doigt sur un sujet brûlant qui engage notre avenir.


mardi 25 avril 2017

Jeff Buckley par Stan Cuesta

4/5
Jeff buckley, disparu accidentellement dans les eaux du Mississipi, le 29 mai 1997, a laissé une trace indélébile chez les mélomanes de tout bord grâce à une voix en or, un jeu de guitare sophistiqué et des morceaux aux sonorités improbables mais envoûtantes.
J'ai eu la chance de le voir sur scène, là où il laissait cours à ses incroyables capacités d'improvisations, étirant ses morceaux sur de longues minutes et nous propulsant dans un univers flamboyant et incandescent.
Stan Cuesta, ancien journaliste à Rock & Folck s'est donc penché sur l'histoire de ce petit prodige et surtout sur ses influences musicales , qui on peut dire, viennent de tous horizons.
L'auteur ne révèle rien qui ne soit déjà connu sur le plan personnel à savoir que Jeff Buckley a très peu côtoyé son père, Tim Buckley, ses parents étant déjà séparés à sa naissance et ce dernier préférant se consacrer à la musique. Jeff a été ballotté de ville en ville au gré des déménagements de sa mère et des recompositions familiales, son beau-père Ron Morhead aura une grande influence sur sa formation musicale; Jeff s'inscrira notamment au Guitar institute of technology où il pratiquera du jazz fusion pour éviter toute comparaison avec son père.
Au gré de ses rencontres avec d'autres musiciens dont Gary Lucas avec qui il écrit certains titres de l'album Grace, il formera différents groupes mais il se fera surtout connaître à New York dans un petit bar Irlandais Le Siné-e bar où un live 4 titres sera enregistré, participant à construire sa renommée.
La suite est connue Jeff Buckley enregistre l'album unique qui sortira de son vivant, Grâce qui rencontrera un succès critique puis dans les bacs, particulièrement en Europe et en France.
Jeff Buckley partira en tournée pendant un an et demi et en sortira épuisé, rencontrant des difficultés à écrire de nouvelles chansons et à donner un successeur à Grace.
Stan Cuesta s'attarde ensuite sur les artistes qui l'ont marqué musicalement de Nina Simone à Edith Piaf en passant par Nusrat Fateh Ali Khan ou Led Zeppelin et évoque les différentes reprises de l'artiste, souvent supérieures aux originaux.
Ce que je retiens de ce petit ouvrage, c'est la palette musicale de Jeff, capable de chanter et de jouer différents registres et son envie continuelle d'expérimenter et de chercher des accords impensables.
Je concluerai comme Stan Cuesta: cet artiste hors norme nous manque aujourd'hui et qui sait quelle pépite il aurait pu glaner dans ses compositions, s'il était encore parmi nous.

Un titre en écoute "Satisfied mind" qui est un classique de la country de Porter Wagoner, repris par plusieurs artistes avant Jeff Buckley

mercredi 19 avril 2017

A VOIX HAUTE-LA FORCE DES MOTS

5/5
Chaque année à l’Université de Saint-Denis se déroule le concours "Eloquentia", qui vise à élire « le meilleur orateur du 93 ». Des étudiants de cette université de toutes origines décident d'y participer et s'y préparent grâce à des professionnels (avocats, slameurs, metteurs en scène...) qui leur enseignent le difficile exercice de la prise de parole en public.
Prendre la parole n'est pas forcément facile surtout en public, c'est prendre le risque de s'exposer au regard et au jugement des autres. Il faut oser et ces jeunes osent alors que la société n'a pas forcément jusque là valorisé leur parole. « A tête haute » est un magnifique documentaire, subtil et émouvant permettant de découvrir une jeunesse inspirée qui use de la force des mots pour se faire entendre et respecter et retrouver de l'estime de soi après des parcours de vie chaotiques. Loin des clichés véhiculées sur les jeunes des banlieues, le film s'attarde sur chacun des participants et leur évolution au fil de la préparation au concours, laquelle les transforme de l'intérieur, et leur permet d'explorer le verbe grâce à de formidables formateurs (dont un slameur époustouflant). On ressort de cette projection revigoré par tant d'énergie et d'intelligence dans les propos. Dans un climat où les opinions se radicalisent, c'est un film que l'on devrait projeter à certains électeurs tant il démonte le socle de leurs convictions absurdes.
J'irai le revoir ne serait-ce pour capter plus en détail le flot de ces paroles vivantes et habitées qui pulsent à un rythme enivrant.
Précipitez-vous car c'est vraiment une pépite.

samedi 15 avril 2017

Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi de Mathias Malzieu

3/5
Ce roman dans une atmosphère à la Tim Burton évoque la perte d'un proche, en l’occurrence, la mère du protagoniste et donc de l'auteur puisque ce livre est inspiré de sa vie.
Mathias lors de cette épreuve déploie tout son imaginaire pour affronter la douleur, le vide qui emplissent tous les espaces et les esprits. Heureusement, un géant de 4m50, Jack, docteur en ombrologie vient à sa rencontre pour l'aider à survivre et lui redonner le goût des rêves. Il le pare d'une ombre solide pour l'aider à faire son chemin et lui offre des livres pour lui redonner du souffle et surtout le faire grandir car Mathias a beau avoir trente ans, il est encore un "petit grand petit" (référence à sa part d'enfance mais aussi sa petite taille).
Mathias décrit un monde onirique qui ne m'a pas parlé au début. J'étais gênée par le ton enfantin et l'emploi de métaphores à tout bout de champ puis à mi-parcours, je me suis laissée embarquée.
Certains passages m'ont vraiment touchée comme l'évocation d'un souvenir où la mère de Mathias laissait une tasse de chocolat au lait au pied du sapin au moment de Noël et que Mathias, enfant retrouvait à moitié vide le lendemain. Il y a aussi le moment il se rend sur la tombe de sa mère pour lui apporter ses pâtisseries et ses morceaux rock'n'roll préférés et lui dit :"tu dois en voir marre des fleurs ; pour toi voici des étoiles cassées fraîchement cueillies en plein ciel et un morceau de lune".
Bref , Mathias Malzieu distille ses envolées poétiques à chaque page et loin de plomber l'ambiance, nous donne à regarder la vie et la mort autrement.
Je vous conseille donc ce livre du leader de Dionysos qui nous confirme ses multiples talents.

jeudi 13 avril 2017

Un peu de couleurs...


Un petit essai

C'est un portrait de PJ HARVEY, chanteuse rock aux multiples talents.
Je ne suis pas encore très aguerrie en ce qui concerne la réalisation de portraits, je trouve vraiment difficile de restituer l'expression propre à chacun. Il y a encore du travail mais je ne désespère pas de progresser.

Une nuit de Trinh Xuan Thuan

  Voici la critique d'un livre que j'ai lu en 2020 et que je publie maintenant car c'est un très bel ouvrage. La nuit recèle bie...