Dans le cadre d'un atelier d'écriture, j'ai découvert ce texte très intéressant écrit en 2011
Je marche dans la vie avec un masque de colère, Ma seule arme est le fil de ma propre pensée, Devant mes idéaux clôturés de barrières Ma conscience s’éveille, prête à se révolter. Je suis née bon soldat dans un monde impossible, Et le triste constat de mes rêves abîmés Soulève mon esprit face à l’inadmissible, Le poussant à combattre l’injuste et l’insensé. Anonyme parmi les anonymes, Je refuse de voir ma planète gouvernée Par l’indécence, et le feu qui m’anime Ne s’éteindra vraiment qu’au vu de l’équité. Seule je ne peux pas grand-chose Mais j’entends çà et là des gens m’apostropher : «Libère-toi !» Me crient certains dans une osmose, «Rejoins la lutte dans la fraternité». Alors je change de masque et non pas de colère, Me fondre dans la masse pour mieux contre attaquer. Et le petit soldat se transforme en guerrière, Pour une société juste, parée d’humanité.
Auteure Muriel Roland Darcourt 5 nombre 2011
Et voici le texte qu'il m'a inspiré (proposition de l'animatrice avec quel(s) masques marchez vous en 2020) .
Je marche avec le masque de l'incertitude
Mon corps est frêle, mes plumes s'envolent
Ma colonne est sinueuse
Même si mon verbe est droit
Le temps s'agite autour
Et je marche, malgré les intempéries,
malgré les soupirs
Je me sens comme un mannequin de paille
Le feu pourrait vite le consumer
si ceux-là le voulaient
Mais personne ne pourra me voler mes pensées
Elles flottent, inaccessibles
Elles flottent dans l'insouciance de mon âge
Personne n'a le droit de sonder l'histoire qui s'écrit
Je suis maître à bord même si je marche avec le masque de l'incertitude
Je dois livrer bataille pour m'accrocher au fil tenu de l'équilibre
comme un funambule à qui il manque une assise
Dans ce monde à l'odeur de violence, des corps vacillent sur des barques, une nature dérangée saisit les arbres, les terres, les foyers d'une flamme acérée, des icebergs se transforment en gouttes d'amertume et les étoiles ont du mal à percer dans le ciel bleu pétrole
Et les enfants ? Ils n'ont guère le choix que de gratter cette terre tachée, de nager dans des mers plastifiées, aux relents de mazout et de marcher avec le masque
Je porte comme tous les enfants le masque de l'incertitude
car le monde des adultes nous échappe
24/09/2020