Ce film à la réalisation quasi-documentaire qui prend une dimension plus romanesque à la toute fin, présente le parcours initiatique de Corine en Mongolie vers l'éveil et la maîtrise de ses pouvoirs de chamane.Marquée par la disparition de son compagnon, le point de départ de son voyage est de découvrir les rites de cette peuplade, de les enregistrer dans le but d'enrichir une composition musicale.
Le rythme lent, les dialogues légèrement convenus, le jeu un peu minimaliste de Cécile de France, pendant la première partie du film m'ont laissée sur le rebord de cette histoire, dont le sujet m'avait pourtant interpelé. Cependant, à partir de la scène de transe, saisissante de vérité, scène à partir de laquelle, Corine accède à un monde invisible, échappant à toute forme de rationalité, le film prend plus d'épaisseur et questionne le rapport que chaque culture entretient avec l'usage de facultés dépassant le cadre normatif. Dans les sociétés occidentales, la folie n'est loin et ainsi, le personnage devrait soigner à coup d'antidépresseur et de neuroleptique, une décompensation psychotique engendrée par le deuil. Les proches décontenancés tiennent un peu près le même discours.
Dans les cultures et pratiques mongoles, c'est au contraire un don magique, celui d'entrer en lien avec les esprits de la nature ou des âmes, qui impose le respect et suppose qu'il soit exploré et développé au cours d'une cérémonie aux codes bien définis. Animée par l'intime conviction que d'autres formes de communication sont possibles notamment avec les esprits des disparus, Corine ira au bout de son cheminement, entre réel et irréel, pour trouver réconfort et apaisement.
Je retiens surtout les scènes de transe où Cécile de France impressionne, laissant son corps échapper à tout contrôle pour accéder à un monde nouveau et aussi le chaleureux accueil qui lui est réservé par des habitants.d'une grande humilité.
Pour le reste, le film n'apporte pas de précisions sur le mode de vie de ces peuplades,qui ne soient pas déjà connues mais a le grand mérite d'évoquer un thème peu courant dans le cinéma actuel, la question étant de se demander, comment se libérer des conventions et s'ouvrir à d'autres pratiques culturelles, tout autant essentielles.pour aborder un monde plus grand.
J'ai envie de partager certaines passions comme le dessin, la musique, la lecture, le cinéma, la photographie et tout ce qui a trait à l'art en général avec ceux qui voudront bien s'attarder sur ce modeste blog.Tous droits réservés. Dominique Prigent
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