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jeudi 17 juin 2021

Canoes de Maelys de Kerangal


 Je découvre ce recueil de nouvelles Canoës écrit par Maëlys de Kerangal qui donnent à entendre des voix originales tant sur le fond que sur la forme. Ces voix ce sont celles que l'on peut transformer à dessein pour se faire une place dans un milieu, celles que l'on module pour épouser les contours d'une langue, celles de disparus, que l'on veut garder intactes, celles à l'état brut qui se déploient comme le cri d'un animal, celles granuleuses qui révèlent une faille. 

L'écriture de Maëlys de Kerangal est d'une grande densité, celle-ci polit son matériau brut en laissant apparaître des aspérités, ce qui lui donne une grande force d'évocation.

J'en retire une lecture passionnante (les deux dernières nouvelles étant peut-être un peu en deçà du reste) portée par cette nouvelle Mustang, la plus étoffée qui nous fait ressentir la poussière épaisse des Rocheuses et la libération qui surgit, un peu chaotique, dans des vies à l'équilibre précaire.

 


samedi 1 mai 2021

dimanche 20 décembre 2020

Les belles personnes de Chloé Cruchaudet

 Les Belles personnes

 Dans cette bande-dessinée originale et touchante, Chloé Crudauchet se fait la voix de ces belles personnes qui sont en quelque sorte des héros discrets dans le quotidien de ceux qui, leur sont proches où de ceux qui les ont approchés à un moment de leur vie. Elle leur rend hommage par un trait de dessin proche du croquis et par des nuances de couleur qui les distinguent chacune, empreintes d'une grande douceur ou parfois plus vives.

 Il est question de parcours bousculés par la vie (la maladie, le handicap, la précarité), de parcours singuliers dédiés aux autres (par le soin) ou à une passion (le jardin, le travail du bois, l'écriture)...

Des portraits tout en délicatesse qui se laissent lire agréablement, non sans une certaine émotion.

J'ai feuilleté par hasard cet ouvrage et je ne le regrette pas.

A vous aussi, de vous laisser tenter.

 



 

 

 

 

jeudi 17 décembre 2020

Une nuit de Trinh Xuan Thuan

La nuit recèle bien des mystères et Trinh Xuan Thuan, est un conteur hors pair pour nous éclairer sur les phénomènes célestes du cosmos en y portant un regard à la fois scientifique mais aussi poétique, dans une langue simple mais toujours emplie d'émerveillement.

Son observation du crépuscule à l'aube depuis la station de Mauna Kea, est l'occasion d'évoquer certaines questions.

Pourquoi le ciel est-il bleu, la nuit d'un noir d'encre? Une histoire de molécules d'air dans l'atmosphère, un voyage de la lumière dans le temps qui ne nous parvient pas...

Quel le rôle de la lune sur la stabilité des variations climatiques sur terre? Que cache l'ombre de la lune? Quelles sont  l'incidence de la pollution lumineuse sur la contemplation des étoiles et de la voie lactée ainsi les perturbations engendrées sur la la faune et la flore?

Et bien d'autres questions sont abordées en toute simplicité, illustrées par des poèmes et peintures magnifiques trouvant leur inspiration dans l'énigme de la nuit . Rilke, Chagall, Van Gogh, Saint-Exupéry, Proust et d'autres encore, font de cette lecture, un agréable moment.

Et  l'auteur de relater cette très belle idée de scientifiques aidés par les pouvoirs publics de créer des "réserves de nuit étoilée" loin des villes et de leur lumière artificielle,  pour pouvoir encore observer à l’œil nu,  ces astres et ce fleuve d'argent qui courent dans le ciel nocturne.

 

vendredi 11 décembre 2020

La source-Victor Hugo

                            

La source

Un lion habitait près d'une source ; un aigle
Y venait boire aussi.
Or, deux héros, un jour, deux rois - souvent Dieu règle
La destinée ainsi -

Vinrent à cette source où des palmiers attirent
Le passant hasardeux,
Et, s'étant reconnus, ces hommes se battirent
Et tombèrent tous deux.

L'aigle, comme ils mouraient, vint planer sur leurs têtes,
Et leur dit, rayonnant :
- Vous trouviez l'univers trop petit, et vous n'êtes
Qu'une ombre maintenant !

Ô princes ! et vos os, hier pleins de jeunesse,
Ne seront plus demain
Que des cailloux mêlés, sans qu'on les reconnaisse,
Aux pierres du chemin !

Insensés ! à quoi bon cette guerre âpre et rude,
Le duel, ce talion ? ...
Je vis en paix, moi l'aigle, en cette solitude,
Avec lui, le lion.

Nous venons tous deux boire à la même fontaine,
Rois dans les mêmes lieux ;
Je lui laisse le bois, la montagne et la plaine,
Et je garde les cieux.






mardi 6 octobre 2020

 

Estelle Fenzy dans ce recueil "Chut (le monstre le dort)  développe une poésie de l'intime qui évoque par petites touches, le désarroi face à la maladie, à la violence de la douleur, la fuite du temps mais un temps que l'on peut chercher à improviser, à s'approprier, à partager comme « un fruit rare » en  tentant de se délester de « toutes les tristesses envoyées par le fond » et de cueillir "des bouts de jardins"

L'auteure dans un style dépouillé à l'essentiel rassemble dans ce recueil des petits fragments, qui évoquent les haïkus, des pages à lire et à relire pour s'imprégner de l'atmosphère des vers les paupières closes.


Une nuit de Trinh Xuan Thuan

  Voici la critique d'un livre que j'ai lu en 2020 et que je publie maintenant car c'est un très bel ouvrage. La nuit recèle bie...