J'ai envie de partager certaines passions comme le dessin, la musique, la lecture, le cinéma, la photographie et tout ce qui a trait à l'art en général avec ceux qui voudront bien s'attarder sur ce modeste blog.Tous droits réservés. Dominique Prigent
Ma liste de blogs
lundi 2 mars 2020
Dans un parc rennais, en fin d'après-midi
Promenade photographique, dimanche en fin d'après-midi ou début de soirée, comme vous voulez.
Ce sont des photos personnelles réalisées à partir d'un simple portable. Merci cependant de m'avertir pour tout usage.
Ce sont des photos personnelles réalisées à partir d'un simple portable. Merci cependant de m'avertir pour tout usage.
jeudi 27 février 2020
Mémorable de Bruno Collet
Court-métrage d'animation rennais, primé à de multiples reprises, "Mémorable" évoque, non sans émotions et poésie, une maladie qui laisse dans la détresse, à la fois, la personne qui en est victime et les proches (ici, la compagne) qui la vivent au quotidien.
Les premières images suggèrent un territoire aux chemins en creux, comme une peau marquée par les stigmates de la vie qui aboutit dans le tableau du peintre dont il est question.
Très vite, la mémoire du personnage se fait défaillante, avec des subterfuges pour parer à l'apparition des symptômes (notamment, afin de ne pas perdre la signification des objets, des post-it qui envahissent son espace ou plutôt des dessins puisque c'est sa 2ème langue).
Et c'est aussi une histoire d'amour, qui, pour le couple, surtout pour le malade, lors d'une très belle scène de danse, apparaît comme au 1er jour de leur rencontre, sorte d'éternel recommencement.
La confusion mentale s'installant, l'aidante s'évapore, ses traits s'estompent dans l'esprit du peintre.
L'esthétique de ce film d'animation souligne cette évolution: les rides expressives des personnages comme si elles avaient été tracées au pinceau, laissent place aux coups de peinture, faits avec les doigts, signe manifeste du développement de l'apraxie dans la maladie d'Alzeimer.
C'est la qualité de ce court-métrage que de présenter ces troubles avec nuances et humour afin d'éviter tout pathos. Réalisé en neuf mois, il mêle également marionnettes, faites artisanalement et procédés numériques.
Il est évident que la réalité de cette maladie neuro-dégénérative est de loin plus abrupte, plus déconcertante, plus complexe.
Le talent de Bruno Collet est d'aborder, en 12 minutes seulement, un sujet auquel chacun, peut de près ou de loin, être confronté.
"Vivement lundi" et la prochaine réalisation de cet atelier de création rennais.
Lien vers le court-métrage "Mémorable"
samedi 22 février 2020
Ciel rennais, un matin de février 2020
Capté près de chez moi. En retard à un rendez-vous, j'ai pris le temps de saisir ce ciel qui m'a tapé dans l’œil. 16.02.2020
vendredi 21 février 2020
jeudi 20 février 2020
Wave de Patrick Watson
Voici un morceau d'une beauté renversante que j'écoute en boucle, "The wave" après l'avoir découvert, sur l'album "wave" de l'artiste canadien Patrick Watson (paru à l'automne).
Tellement incroyable que l'émotion nous submerge, nous emportant dans le rouleau de "Cette vague" qui, après lecture de quelques interviews, fait référence à la disparition de sa mère ainsi qu'à une rupture amoureuse et au départ de l'un des musiciens du groupe.
Mais cette composition, loin d'être emplie de tristesse, au contraire, nous porte vers des sommets lumineux, réveillant le goût du merveilleux pour qui (c'est mon impression) l'aurait perdu.
La voix de Patrick Watson, rappelant à certains égards le regretté, Jeff Buckley, est à la fois d'une grande justesse dans l'intention recherchée et sidérante tellement elle fait corps avec la musique, c'est-à dire elle se fond avec délicatesse dans l'ensemble tout en jaillissant avec puissance lors d'envolées magistrales en complète harmonie avec le chœur féminin qui l'accompagne.
La formation classique de cet artiste se ressent dans la tonalité des arrangements, lui donnant une douceur confondante et une fluidité musicale, montée en puissance, puis acalmie, comme le bruit d'une vague qui s'échoue sur le bord du sable et que l'on écoute à l'infini.
Je prendrai le temps d'écrire sur tout l'album dès que j'aurai fini de l'écouter jusqu'à l'épuisement.
Merci à Patrick Watson de nous faire partager son talent mais je voudrai bien qu'il m'explique d'où vient cette voix car cela me semble être un mystère....
Gerry de Gus Van Sant
Dans le film Gerry réalisé en 2002 par Gus Van Sant, on suit le parcours de deux jeunes adultes, Matt Demon et Casey Affleck, partis sans aucune réserve, traverser la Vallée de la Mort. Celle-ci aurait du les inciter à la prudence mais ici, il est question d'un cheminement personnel, d'un parcours initiatique et même d'une expérience limite.
C'est une immersion dans un film énigmatique, hypnotique, sensoriel, aux longs silences, dans des paysages de désert à couper le souffle, un ciel où les nuages avancent comme une armée, roulement de tambours pour annoncer une tournure particulière aux événements ou non événements.
Dans le cinéma de Gus Van Sant, le réalisateur c'est aussi le spectateur. Par sa faculté à laisser divaguer son imaginaire, celui-ci s'approprie librement le sens du film ; je dirais même qu'il y a autant de films que de spectateurs dans la salle.
Et donc, cela peut en dérouter certains d'avoir le champ libre et de pas être conduit là où ils le souhaiteraient par le réalisateur.
Gus Van Sant n'impose pas , il suggère ce que l'histoire peut être...
Avec des scènes d'une grande force, la marche en cadence des 2 Gerry, parfois au même tempo qui laisse à penser qu'il s'agit d'une seule et même personne...
Le début sème des indices, des conversations un brin mystiques.
Est-ce une forme d'hallucination, une déréalisation de soi, une face cachée que le personnage voudrait laisser sur le bord de la route?
Ce que l'on voit à l'écran: des corps animés d'une envie irrépressible d'avancer.
Vers où? Vers quoi? Vers qui?
Des échanges entrecoupés de silences qui n'altèrent en rien la proximité qui lie ces 2 garçons.
Avec l'inconscience propre à l'adolescence, ils marchent sans cesse et sans mesurer ce que la force d'un soleil calcinant peut leur réserver.
Un autre scène laisse des traces quand les 2 Gerry, très affaiblis, essaient, du moins c'est que l'on croit, chacun de relever l'autre, dans une sorte de danse désespérée et ralentie.
Pour moi, ce film est une vraie réussite; il invite à la contemplation, à un retour sur soi. Une grande profondeur qui se perçoit par petite touche. Étonnement, j'ai vu le temps passer très vite et je n'aurais pas été dérangée de poursuivre ce cheminement dans ce désert de sables.
Je dois souligner que la programmation de ce film se faisant dans le cadre d'un ciné-concert proposé par le Festival Travelling et que Sylvain Texier, ancien membre du groupe "The last morning soundrack" accompagnait au piano, par de douces envolées, ce périple au milieu d'un désert qui se révèle moins accueillant qu'il n'y parait.
Encore un privilège de s'assister à une projection dans des conditions qui subliment le cinéma, le rendant plus vivant et plus proche du public.
Je n'ai jamais été déçue par Gus Van Sant et ses expérimentations dans la mise en scène sont très clairement sa marque de fabrique. Un très grand réalisateur qui échappe aux lois marketing des producteurs.
Je ne peux que vous invitez à plonger dans sa filmographie et l'univers de ses œuvres les plus emblématiques (Elephant, Paranoïd Park, Will hunting...).
Donnie Darko de Richard Kelly
Donnie Darko, film culte de Richard Kelly présente un jeune étudiant, en proie à des troubles existentiels, lequel se voit doter, lors d'un évènement particulier, d'une maîtrise sur la temporalité de son existence.
Il se dégage de cette première œuvre, une grande étrangeté liée à la chronologie de l'histoire ainsi qu'un charme fou, lié aux acteurs (notamment Jake Gylenhall très convaincant) et à la bande-son (de Tears for fears et le morceau Heads over Hills que j'adore jusqu'à Love will tear us apart de Joy Division), qui permettent de s'immerger dans l'univers des ado américains à la fin des années 80.
Avec un système éducatif très normatif qui va jusqu'à jusqu'à proposer des cours édifiants sur le développement personnel et cherchant par là, à cadrer les émotions selon un système assez binaire entre peurs et amours. Mais comme s'en défend très justement Donnie, le spectre des émotions est bien plus large, surtout pour un jeune comme lui qui tente de contenir ses démons intérieurs tout en appréhendant la naissance du sentiment amoureux.
Afin de rien dévoiler plus en aval, je dirais, c'est mon interprétation, que Donnie choisit une forme de sacrifice pour préserver, ou éviter à sa face obscure, de faire du mal à son amour de fac.
Mais, il est aussi possible d'imaginer, avec ces digressions espace-temps qu'il s'agit d'une expérience que certains rapportent sur la mort imminente, "une vie qui se raconte en quelques secondes" ou plutôt ici, "une vie qui se projette, s'imagine, se réalise dans le futur en quelques fractions de seconde"
Avec des troubles apparentés à une forme de délires psychotiques (dédoublement entre-autres)
Le mystère reste entier...
En tout cas, j'ai adoré ce film qui s'éloigne des modèles de Teenage movies, par un soin porté à l'image, au son et une appropriation de ce thème, très personnelle et originale.
mercredi 19 février 2020
Le tableau de Jean-François Laguioni
Cette année, l'édition du festival Travelling met à l'honneur un certain nombre de films d'animation dont plusieurs du réalisateur, Jean-François Laguioni, que je découvre à cette occasion. Qui est sensible à la peinture, sera d'autant plus émerveillé par ce cinéma de l'esthétique, aux couleurs vives et chatoyantes et surtout à l'idée ingénieuse de donner vie aux personnages qui composent ce tableau, les Toupins habitant dans un château et les autres, les Pas-Finis, dans les bois alentour. Le tout forme un système de classes sociales où évidemment, un grain de sable va se glisser, une histoire d'amour entre un Toupin et une Pas-Finie, jetant le trouble sur les normes établies,
Une aventure au sens large, les Pas-Finis, partant à la recherche du peintre pour, et conquérir leur autonomie, et leur forme aboutie puis se mêler aux autres sans distinction aucune.
C'est remarquable tant sur la forme (avec une succession de décors ou personnages inspirés de grands maîtres- Gauguin, Giacometti, Chagall entre-autres-) que sur le fond (une thématique aux forts accents de combat "pacifique"pour l'égalité des droits). Des scènes empruntes d'émotions et d'humour, humour, qui je pense, aurait gagné à être accentué pour rendre ce film d'animation plus accessible aux enfants. Enfin, c'est histoire de pinailler (et la seule ombre au tableau!??)
Je regrette vraiment de ne pas avoir entendu parler plus tôt de ce réalisateur, que j'ai eu le privilège d'écouter lors d'une conférence sur son futur projet et la mise en musique à partir de ses esquisses- des rough selon le jargon de l'animation, si j'ai bien compris! ? Quel mouvement déjà juste en 2-3 coups de crayons!
Merci à Travelling de projeter ce type de cinéma.
dimanche 26 janvier 2020
Swallow de Carlo Mirabella-Davis
Swallow, récompensé par le grand prix spécial du Jury au festival du cinéma américain de Deauville 2019 et présenté également au festival Sundance, est un film qui déploie sa puissance, toute en nuances, jusqu'à délivrer un secret familial qui bride, le corps et l'esprit, du personnage féminin, Hunter, jouée par Haley Bennett, exceptionnelle par l'innocence et l'intériorité qu'elle dégage en opposition au trouble destructeur qui la ronge.
Swallow, littéralement "avaler"en anglais, décrit un trouble alimentaire méconnu, qui consiste à ingérer des matières non comestibles (terre, métal, plastique...) de façon irrépressible.
Dès les premières images, le décor est planté, un appartement aseptisé, où chaque objet est à sa place et où le désordre psychique de Hunter va pouvoir se développer et, un contexte plus global, où la société actuelle incite les gens à consumer des biens et des objets, comme étalon de leur valeur intrinsèque, les détournant de l'essentiel par le jeu des apparences (le mari interprété par Austin Stowell en est un exemple parfait).
Les scènes répétitives, montrant Hunter, sur la grande terrasse, le regard perdu vers l'horizon, témoigne de la manifestation du confinement auquel elle cherche à échapper. On comprend au fur et à mesure, que son désir n'a pas droit de cité dans cet environnement familial, il est juste celui que projette sur elle, son mari et sa belle-famille .
Face à l'ennui, face à la solitude, les premiers symptômes de cette maladie nommée Pica se déclenchent, et s'amplifient à l'annonce de sa grossesse. La mise en scène, dans un climat inquiétant, nous porte dans différentes directions, distille des indices, jusqu'à ce qu'à la verbalisation du drame subi.
Pour éviter d'en dévoiler les ressorts et gâcher l'intérêt du spectateur, il me semble essentiel, de dire que ce film nous parle du corps dans son ensemble, cette forme d'auto-mutilation que s'inflige le personnage, renvoie à la blessure de l'enfant qu'elle porte en elle et en même temps, au contrôle qu'elle cherche à exercer dessus, car plus ce trouble s'accentue, plus ses proches emplis de bonnes intentions, mais incapables d'en saisir le sens, cherchent à la déresponsabiliser.
Le droit de disposer de son corps, de s'écarter des choix que certaines circonstances imposent et d'aller vers une forme de libération sont au cœur du sujet et le réalisateur nous invite à réfléchir sur un sujet encore plus sensible , qui prête à débat: est-ce que l'auteur d'un crime peut réparer le désastre qu'il a semé, après avoir payer sa dette à la société?
Hunter, qui signifie "Chasseur" en anglais, ce prénom choisi par sa mère, dit tout de ce qu'elle porte symboliquement comme culpabilité, culpabilité qui n'est pas la sienne, le prédateur étant ailleurs.
Et c'est ce cheminement de Hunter, cette quête de sens vers des réponses, que l'on suit tout au long de ce premier film passionnant à tous égards.
Il y aurait tant à dire sur le thème exploré...Dommage aussi que la salle de projection ne soit pas plus remplie pour un cinéma si riche et original et en lien avec des sujets fortement médiatisés.
Swallow, littéralement "avaler"en anglais, décrit un trouble alimentaire méconnu, qui consiste à ingérer des matières non comestibles (terre, métal, plastique...) de façon irrépressible.
Dès les premières images, le décor est planté, un appartement aseptisé, où chaque objet est à sa place et où le désordre psychique de Hunter va pouvoir se développer et, un contexte plus global, où la société actuelle incite les gens à consumer des biens et des objets, comme étalon de leur valeur intrinsèque, les détournant de l'essentiel par le jeu des apparences (le mari interprété par Austin Stowell en est un exemple parfait).
Les scènes répétitives, montrant Hunter, sur la grande terrasse, le regard perdu vers l'horizon, témoigne de la manifestation du confinement auquel elle cherche à échapper. On comprend au fur et à mesure, que son désir n'a pas droit de cité dans cet environnement familial, il est juste celui que projette sur elle, son mari et sa belle-famille .
Face à l'ennui, face à la solitude, les premiers symptômes de cette maladie nommée Pica se déclenchent, et s'amplifient à l'annonce de sa grossesse. La mise en scène, dans un climat inquiétant, nous porte dans différentes directions, distille des indices, jusqu'à ce qu'à la verbalisation du drame subi.
Pour éviter d'en dévoiler les ressorts et gâcher l'intérêt du spectateur, il me semble essentiel, de dire que ce film nous parle du corps dans son ensemble, cette forme d'auto-mutilation que s'inflige le personnage, renvoie à la blessure de l'enfant qu'elle porte en elle et en même temps, au contrôle qu'elle cherche à exercer dessus, car plus ce trouble s'accentue, plus ses proches emplis de bonnes intentions, mais incapables d'en saisir le sens, cherchent à la déresponsabiliser.
Le droit de disposer de son corps, de s'écarter des choix que certaines circonstances imposent et d'aller vers une forme de libération sont au cœur du sujet et le réalisateur nous invite à réfléchir sur un sujet encore plus sensible , qui prête à débat: est-ce que l'auteur d'un crime peut réparer le désastre qu'il a semé, après avoir payer sa dette à la société?
Hunter, qui signifie "Chasseur" en anglais, ce prénom choisi par sa mère, dit tout de ce qu'elle porte symboliquement comme culpabilité, culpabilité qui n'est pas la sienne, le prédateur étant ailleurs.
Et c'est ce cheminement de Hunter, cette quête de sens vers des réponses, que l'on suit tout au long de ce premier film passionnant à tous égards.
Il y aurait tant à dire sur le thème exploré...Dommage aussi que la salle de projection ne soit pas plus remplie pour un cinéma si riche et original et en lien avec des sujets fortement médiatisés.
Inscription à :
Articles (Atom)
Une nuit de Trinh Xuan Thuan
Voici la critique d'un livre que j'ai lu en 2020 et que je publie maintenant car c'est un très bel ouvrage. La nuit recèle bie...
-
2/5 Un biopic sur Rodin, cela paraissait prometteur, surtout avec Vincent Lindon dans le rôle titre. Je me suis donc empressée d'al...