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mardi 25 août 2020

Otages intimes de Jeanne Benameur

 Otages Intimes par Benameur


Otages intimes est un témoignage sur le trop plein d émotions et les pensées troublantes qui accaparent Étienne, rescapé d'une prise d otages, Le moment de la libération que l'on suit avec l'émoi chez sa mère, de son ancienne compagne et ses  deux amis de l'enfance, otages intimes malgré eux de cette histoire cristallise tous les questionnements.

La première partie (l'arrivée d'Étienne à l'aéroport)  nous saisit par sa puissance émotionnelle. Aucun mot n'est choisi au hasard pour décrire l'enfer vécu, les interrogations qui parcourent Étienne, rétrospectivement comme un long travelling avec un arrêt sur image . Cette scène qui lui revient en mémoire comme un leitmotiv: une femme qui fuit avec ses enfants et un homme probablement blessé dans une voiture juste au moment de son kidnapping. On remarque ainsi que même dans la tourmente, le regard du photographe ne peut s’empêcher de s’exercer attrapant au vol une image qui dit beaucoup de son métier.

Le retour d Étienne, c'est aussi le retour à la relation maternelle avec le personnage de Irène qui, par son attention délicate cherche à redonner sens à Étienne dans un quotidien qui laisse place à de nombreuses réflexions, à des retours sur image tant pour elle que pour lui. Elle, qui a toujours été dans une posture d'attente avec un mari marin, disparu en mer essaie de s' inscrire dans le présent avec des gestes et des mots mesurés pour accompagner ce retour d'Étienne au village. Au fil des jours, dans l'esprit d' Étienne finissent par surgir les mots de son ancienne compagne, les mots qu'elle avait su lui dire avant son départ pour nommer ce temps qui ne lui appartient plus quand il est absent et qui la rend aussi prisonnière de sa vie intime.

Ces mots disent aussi l'implication d un métier qui trouve son sens en captant l' image de victimes de guerre pour qu'elles ne soient pas oubliées  sans qu'il soit possible de se préserver mentalement, intimement des répercussions.  Le choix d'une vie qui est  celui d'être auprès des morts et de côtoyer la mort dans une telle proximité qu'il faut chercher le souffle de vie ailleurs.

Mais comme le suggère son amie de toujours Jofraska qui défend des victimes de guerre, le temps est peut être venu pour Étienne de choisir le camp des vivants,  le champ de la photographie est vaste.

Au fil des pages, on peut imaginer aussi que le temps et l'écriture seront des recours plutôt que l'image pour raconter l'indicible expérience de la captivité.

Ce roman se lit d'une traite malgré quelques bémols. La deuxième partie (le retour au village) perd en intensité. De plus, le propos toujours grave alourdit l'histoire, manque de respirations. Et puis l absence d'ancrage historique et géographique donne, me semble-t'il moins de chair sur le plan narratif. 

Il n'empêche que l'écriture de Jeanne Benameur est sacrément belle. Écrivaine de l'intime, elle relate avec force le tumulte des émotions dans des circonstances peu ordinaires avec des mots d'une simplicité déconcertante. 


mercredi 1 avril 2020

Un petit coin boisé à deux pas

Un petit coin boisé que je découvre, chaque jour, différent. On dirait que les branches poussent dans la nuit, peut-être même avec la lueur des étoiles.
Le jour où je suis née, une autre petite fille était également née ce jour-là, et à la clinique, deux arbres avaient été plantés (c'est ce que me racontaient mes parents, je n'ai jamais eu l'occasion de vérifier...)
Avec l'arrivée du printemps, je retrouve des sensations un peu égarées en cours de chemin.

mercredi 18 mars 2020

Quelques arbres de mon quartier


 Lundi soir, des arbres qui seront bientôt en fleurs. ou du moins feuillus.


Il suffit de s'arrêter en bas de chez soi pour capter l'élan de beauté que réserve la nature, tout simplement. Et réaliser que c'est un "bien" inestimable à préserver et à développer notamment dans les les zones urbaines.

dimanche 15 mars 2020

Un peu de Nina Simone, de simplicité et de puissance au naturel


La voix de Nina Simone, résonne comme un savant mélange de rumeur, gorgée de pleurs, de douceur et de lueur, à l'éclat puissant et pénétrant, un feu d'artifices, sans artifice.
La simplicité, l'essentiel à fleur de peau, à fleur de cœur, essaimées à tou(s)(tes),  en dépit de vents intérieurs qui abritaient sa solitude, arrimée au rivage, comme un paysage désolé, visible d'elle seule et dissimulé au public.

Une nuit de Trinh Xuan Thuan

  Voici la critique d'un livre que j'ai lu en 2020 et que je publie maintenant car c'est un très bel ouvrage. La nuit recèle bie...