Voici la critique d'un livre que j'ai lu en 2020 et que je publie maintenant car c'est un très bel ouvrage.
La
nuit recèle bien des mystères et Trinh Xuan Thuan, est un conteur hors pair
pour nous éclairer sur les phénomènes célestes du cosmos en y portant un regard
à la fois scientifique mais aussi poétique, dans une langue simple mais toujours
emplie d'émerveillement.
Son
observation du crépuscule à l'aube depuis la station de Mauna Kea, est
l'occasion d'évoquer certaines questions.
Sur
la couleur du ciel, quand la couche d'ozone filtre la lumière solaire, elle
absorbe le rouge, l'orange, et le jaune mais laisse passer le bleu ;
Puis
quand le soleil se couche au contact des molécules d'air et particules
présentes dans l'atmosphère, la lumière bleutée se soustrait à la lumière
blanche pour virer à l'orange et au jaune.
Dans
l'espace intersidéral, il n'existe aucun particule d'air pour diffuser la
lumière du soleil et le ciel devient noir d'encre.
Plus loin, une autre explication est donnée sur le
fait que la nuit soit noire.
La
lumière des étoiles serait absorbée au cours de son voyage dans l'espace et
n'étant pas instantanée, le temps qu'elle mettrait pour nous parvenir
dépasserait l'âge de l'univers, elle se situerait aux confins d'un univers
observable.
Quand
le soleil se couche, au-dessous de 18°de l'horizon, l'obscurité devient totale.
Et
l'astrophysicien se plaît à observer, tout d'abord la lune, qui a inspiré
nombre de poètes.
Issue
du choc d'un bolide contre la terre, la lune nous rend bien des services.
Elle
permet d'éviter les variations climatiques extrêmes notamment en stabilisant
l'axe de rotation de la terre, influe sur le courant des marées et offre de
très beaux spectacles lors des éclipses solaires.
L'ombre
de la lune transforme le jour en la nuit
pendant quelques minutes, phénomène qui va se perdre nous dit l'auteur car la
lune s'éloigne imperceptible de la terre et les futures générations n'auront
plus l'occasion d'observer ce fabuleux spectacle. Il restera les éclipses
lunaires, quand la lune se situe dans l'ombre de la terre.
Une
chose étonnante, la lune n'offre une face d 'elle-même bien qu'elle soit en
mouvement autour de la terre (révolution mensuelle).
Grâce
aux photorécepteurs dont nous sommes dotés (les cônes situés au centre de rétine et les bâtonnets en périphérie),
les couleurs nous apportent une dimension supplémentaire pour observer ce ciel
plein de mystère mais l'auteur se désole que cette relation soit appauvrie par
le développement de la lumière artificielle qui empêche près de 70 % de la
population de voir nombre d'étoiles et impacte la faune comme la flore nocturne
(perte du sens de l'orientation, perturbation du cycle circadien, augmentation
de la vulnérabilité de certaines espèces en raison d'une viabilité accrue et
multiplication des accidents d'oiseaux qui entrent en collision contre les
vitres…)
Heureusement,
certains scientifiques ont eu la belle idée de créer « des réserves de
ciel étoilée », des
sites d'observation préservés, de l'extension des villes et mégapoles et leurs
lumières aveuglantes et permettant de contempler à l’œil nu les étoiles et plus
largement ce fleuve d'argent qui court dans le ciel.