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dimanche 25 juin 2017

Petit pays de Gaël Faye

4/5
Voilà un roman qui ne peut pas laisser de marbre. Du haut de ses 10 ans, Gabriel nous raconte son quotidien au Burundi appelé affectueusement par Gaël Faye, petit pays. 
Avec sa bande de copains, ils s'aiment comme des frères. Ils se retrouvent régulièrement dans un vieux combi Volkswagen sur un terrain vague pour jouer ou bien visitent des jardins pour y subtiliser quelques mangues. 
Des événements  politiques sombres se préparent qui vont entacher cette part d'insouciance propre à l'enfance.
Entre sa mère exilée rwandaise tutsi et son père français expatrié, Gabriel se découvre des origines mais ne veut pas prendre parti. Il cherche refuge dans les livres, se met à distance pourtant il sera forcé de choisir un camp.
C'est un regard à hauteur d'enfant sur une part d'innocence qui se volatilise face à la violence qui contamine tout un pays. 
J'ai trouvé ce livre bouleversant; l'écriture est magnifique, traversée par des fulgurances littéraires.
Je pensais que ce livre était autobiographique mais apparemment cela n'est pas le cas.
Pour un premier roman, c'est chapeau bas, Monsieur Faye.
En tout cas, ce n'est pas une lecture que j'oublierai de sitôt. Je me suis tellement attachée à ce petit garçon au fil des pages et sentie révoltée face au sort réservé à sa famille et ses amis. 

samedi 10 juin 2017

Musique en cascade

C'est un dessin préparatoire pour une peinture d'inspiration cubiste que je réalise en cours avec les conseils de ma prof..
J'espère que je vais en venir à bout...car cela prend du temps.

jeudi 8 juin 2017

Dans la forêt de Jean Hegland

3/5
Je suis étonnée par l'enthousiasme que suscite ce roman de Jean Hegland. J'en ai entendu parler à la Grande Librairie et le sujet, bien que traité régulièrement dans la littérature, m'a d'emblée attirée. Deux sœurs, Nell et, Eva, se trouvent isolées dans leur habitation familiale située en bordure de forêt, coupées du reste de la ville où plus rien ne fonctionne: ni électricité ni téléphone ni transports ni service public. Les gens fuient au nord-est des Etats-Unis, bercés par l'illusion de trouver une parade à cette catastrophe qui ne dit pas son nom.
Je dois avouée que les cent premières pages de ce livre m'ont profondément ennuyée surtout en raison du procédé narratif. L'histoire est racontée du point de vue de Nell, la plus jeune des sœurs sous forme de journal et celle-ci est souvent plongée dans l'évocation de souvenirs quand elle ne compulse pas son encyclopédie. Eva, l'aînée s'adonne à la danse au rythme de son métronome à défaut de musique. C'est très lent, j'imagine que c'est voulu mais j'ai eu du mal à m’intéresser au sort des personnages. Puis à un moment, quand Nell et Eva découvrent la désolation qui règne sur la ville, le roman décolle, trouve son rythme et monte en puissance. Il m'aura fallu patienter mais peut-être qu'un livre, cela se mérite...
On partage alors pleinement les émotions des deux sœurs, les tensions qui surgissent pour organiser leur survie. On les voit découvrir la forêt sous un nouveau regard et apprendre petit à petit à s'en faire une alliée.
Même si l'impression laissée au final est positive, sur un thème similaire, je conseillerai davantage la lecture du roman  de Marlen Haushofer "Le mur invisible" qui m'avait emportée bien plus loin et bien plus haut.







jeudi 1 juin 2017

Eldorado de Laurent Gaudé

4/5
Je découvre Laurent Gaudé à travers ce thème ô combien d'actualité qui interpelle: le drame des migrants.
C'est une histoire à deux voix qui nous est contée. Celle du commandant Salvatore Piracci. Ce dernier intercepte des migrants sur des embarcations de fortune qui dérivent au large des Côtes Italiennes, abandonnés lâchement  par des passeurs sans scrupule. Il s'interroge: va-t-il passer sa vie entière à patrouiller? Va-t-il continuer à recueillir des clandestins qui seront redirigés vers des centres de détention provisoire et ramenés dans leur pays?  La rencontre avec une femme va le bouleverser et susciter en lui émoi et prise de conscience.
L'autre voix est celle de Soleiman, soudanais d'origine, qui quitte son pays avec pour seul bagage, l'espoir d'une vie meilleure sur le continent européen et qui va affronter des cascades d’épreuves, le cœur noué mais accroché.
L'écriture est belle, douce et puissante à la fois, ce qui en fait sa force d'évocation. Il n'y a aucun misérabilisme de la part de l'auteur.
Ce roman a le mérite de croiser les points de vue entre ceux qui émigrent et ceux qui les recueillent sans aucun manichéisme.
Cependant, ce sujet est tellement remuant que je n'ai pas pu lire ce roman d'une traite même s'il n'est pas très épais. Il m'a fallu reprendre mon souffle à plusieurs reprises.  Trop remuant, ces vies en devenir, bafouées par le sort et la bassesse des hommes qui font commerce de la misère humaine.
Dans le même temps, Laurent Gaudé souligne avec délicatesse la beauté et la dignité de ces hommes et de ces femmes qui partent à l'assaut des frontières avec courage et ferveur pour forcer le destin, leur destin en laissant derrière eux une part de leur identité, de leur histoire, de leur vie.
J'ai cette sensation qui ne me quitte pas d'avoir découvert un auteur de grand talent; aussi je vais de ce pas me renseigner sur son œuvre.


Une nuit de Trinh Xuan Thuan

  Voici la critique d'un livre que j'ai lu en 2020 et que je publie maintenant car c'est un très bel ouvrage. La nuit recèle bie...