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dimanche 28 mai 2017

L'amant double de François Ozon

4/5
L'amant double de François Ozon nous conte l'histoire d'amour entre Chloé, jeune femme désorientée et fragile et son psychothérapeute, Paul avant que celle-ci ne découvre que son amant a un frère jumeau exerçant le même métier.
Ce thriller érotico-psychanalytique n'est pas sans rappeler l'esprit du cinéma de De Palma et surtout de Cronenberg dans son rapport tortueux à la chair et au corps. On peut aussi évoquer une ambiance à la Hichtcock, au début, une scène finale en clin d'oeil à Alien.
Le film est très bien construit, la première heure permet à la relation de s'établir, et à l’ambiguïté de s'installer puis les éléments s’emboîtent et le rythme s'accélère.
La mise en scène est brillante, sophistiquée, très esthétisante ; les décors du musée où travaille Chloé sont impressionnants comme ces branches d'arbres entremêlées et noueuses, pareilles à l'esprit du personnage et ces multiples plans de miroirs qui renvoient à l'identité plurielle de la protagoniste.
Cette plongée dans les affres du désir et de l'âme humaine et dans l'exploration de la gémellité captive et dérange à la fois. Certaines scènes sont déroutantes et réservées à un public averti.
L'actrice, Marine Vacth, est exceptionnelle dans ce rôle troublant et Jérémie Rénier parvient à cliver sans artifices son interprétation pour rendre crédible son personnage double.
La voisine jouée par Myriam Boyer (qui a un petit air de Simone Signoret) et les chats contribuent aussi à l'étrangeté de l'atmosphère.
Bref, ce film est une réussite et Francois Ozon nous prouve encore une fois sa capacité à se renouveler et à nous balader hors des sentiers battus.

samedi 27 mai 2017

Rodin de Jacques Doillon

2/5
Un biopic sur Rodin, cela paraissait prometteur, surtout avec Vincent Lindon dans le rôle titre. Je me suis donc empressée d'aller voir le film de Jacques DOILLON même si j'avais quelques réserves à l'égard de ce réalisateur.
Bien mal m'en a pris, je suis restée extérieure à ce cinéma. Vincent Lindon échoue à donner corps à son personnage. Sa composition est monolithique, son jeu est sans nuances. On finit par être lassé de le voir marmonner sans cesse dans sa barbe, sur un ton monocorde.
Et là, un point est à souligner, les dialogues sont souvent inaudibles, une phrase sur deux est avalée, ce qui vaut aussi pour Izia Higelin qui joue Camille Claudel, engoncée dans son costume.
Le film est censé évoquer la passion qui lie ces deux êtres, à la fois artistique et amoureuse. Or la mise en scène est plate, les intérieurs sont sombres. On ne sent absolument pas le souffle de vie qui anime ces artistes. Tout est gris, terne, froid, impression renforcée par la quasi-absence de musique.
Quelques scènes sur le travail de la terre de Rodin parviennent à capter l'élan créateur mais l'essentiel est répétitif et empreint d'une certaine routine, ce qui est le comble pour un artiste.
J'ai trouvé le temps très long, très très long. Si je n'avais pas été accompagnée, je pense que j'aurai quitté la salle, ce qui ne m'est jamais arrivée.
Ce n'est donc pas encore, cette fois-ci que je vais adhérer au cinéma de Jacques Doillon.
Et pour l'instant, la sélection du festival Cannes me tombe un peu des mains...

vendredi 26 mai 2017

Semeur d'espoirs Pierre Rabhi par Olivier le Naire

5/5
Ce livre d'entretiens avec Pierre Rabhi, précurseur de l'agroécologie, nous permet de mieux connaître son parcours des terres d'Algérie à sa ferme Ardéchoise et de diffuser ses propos lumineux sur l'état de notre planète et les solutions qu'il préconise pour respecter cette terre mise à mal par un capitalisme de masse.
De son constat : « à la misère de l'avoir, s'ajoute celle de l'être », il propose « la sobriété heureuse » qui »contribue à réduire l'impact négatif produit par la croissance économique fondée sur la convoitise illimitée et le pillage de la planète » et défend « la modération comme moyen de libérer l'être humain ».
A travers ses actions dans le monde et ses conférences, Pierre Rabhi participe à la constitution d'une nouvelle sphère de conscience sans se résigner. « Le non renoncement est l'expression de la liberté » et l'on a envie de le suivre pour apporter notre pierre à l'édifice comme le petit colibri dont il nous conte l'histoire (du nom de l'association qu'il a créée).
« L'écologie, c'est comprendre les lois de la vie avec leur beauté et leur mystère » nous dit Pierre Rabhi.
Mais et c'est à méditer « dans le système qui est le nôtre, ce qui n'a pas de prix est censé ne pas avoir de valeur »
Peut-être le salut viendra-t-il des nouvelles générations par une éducation qui révélera l'enfant dans sa spécificité sans volonté d'en faire « un être standard » et par la valorisation du travail des mains et du lien avec cette terre.
Tout à chacun devrait avoir dans les mains cet ouvrage tant il donne à réfléchir intelligemment en proposant des pistes pour agir.

mercredi 24 mai 2017

Du bonheur Un voyage philosophique de Frédéric Lenoir

4/5
Voici de la philosophie à portée de tous. Frédéric Lenoir s'interroge sur ce qui nous taraude tous, la question du bonheur.
« J'ai reconnu le bonheur au bruit qu'il a fait en partant »écrivait Jacques Prévert avec toute sa poésie.
Est-ce que le bonheur est lié à la simple satisfaction de besoins primaires? Dépend-il de notre sensibilité? Peut-on être heureux sans les autres ? Bonheur individuel et Bonheur collectif ? Le bonheur est-il contagieux?
A travers une promenade philosophique menée savamment par Frédéric Lenoir, on côtoie les grands penseurs des siècles passées (Aristote, Voltaire Montaigne, Spinoza...) et les grands sages d'orient (Bouddha, Tchouang-tseu….) qui ont abordé ces thèmes.
Ce petit livre qui se lit aisément fournit à chacun quelques pistes pour appréhender son propre cheminement et lui donner du sens.

dimanche 21 mai 2017

Les fantômes d'Ismaël d'Arnaud Depleschin

2/5
Le dernier film d'Arnaud Depleschin, présenté en ouverture du festival de Cannes a de quoi laisser perplexe. Ismaël, un réalisateur en quête d'inspiration (Mathieu Amalric), voit réapparaître 21 ans après un ancien amour de jeunesse (Marion Cotillard) qui bouleverse sa vie.
Le film est mal fichu. Dès les premiers plans qui mettent en scène le frère d'Ismaël, diplomate parti à l'étranger, les dialogues sont confus. Le procédé du film dans le film est intéressant mais mal exploité et n'apporte rien à l'histoire principale sinon des situations burlesques et énigmatiques mais souvent incompréhensibles
Il ne parvient pas à rythmer le film qui s'enlise à mi-parcourt dans des propos inconsistants.
C'est très lent, les dialogues sont parfois brillants mais souvent vains.
Les acteurs ne parviennent pas à sauver l'histoire. Mathieu Amalric  Mathieu Amalric n'est pas du tout convaincant, il surjoue. Charlotte Gainbourg est toute en retenue comme à son habitude et Marion Cotillard n'a pas un rôle crédible. Bref, c'est une grosse déception


Une nuit de Trinh Xuan Thuan

  Voici la critique d'un livre que j'ai lu en 2020 et que je publie maintenant car c'est un très bel ouvrage. La nuit recèle bie...