4/5
L'amant
double de François Ozon nous conte l'histoire d'amour entre Chloé,
jeune femme désorientée et fragile et son psychothérapeute, Paul
avant que celle-ci ne découvre que son amant a un frère jumeau
exerçant le même métier.
Ce
thriller érotico-psychanalytique n'est pas sans rappeler l'esprit du
cinéma de De Palma et surtout de Cronenberg dans son rapport
tortueux à la chair et au corps. On peut aussi évoquer une ambiance
à la Hichtcock, au début, une scène finale en clin d'oeil à Alien.
Le
film est très bien construit, la première heure permet à la
relation de s'établir, et à l’ambiguïté de s'installer puis les
éléments s’emboîtent et le rythme s'accélère.
La
mise en scène est brillante, sophistiquée, très esthétisante ;
les décors du musée où travaille Chloé sont impressionnants
comme ces branches d'arbres entremêlées et noueuses, pareilles à
l'esprit du personnage et ces multiples plans de miroirs qui renvoient à l'identité plurielle de la protagoniste.
Cette
plongée dans les affres du désir et de l'âme humaine et dans
l'exploration de la gémellité captive et dérange à la fois.
Certaines scènes sont déroutantes et réservées à un public
averti.
L'actrice,
Marine Vacth, est exceptionnelle dans ce rôle troublant et Jérémie Rénier parvient à cliver sans artifices son interprétation pour
rendre crédible son personnage double.
La
voisine jouée par Myriam Boyer (qui a un petit air de Simone
Signoret) et les chats contribuent aussi à l'étrangeté de
l'atmosphère.
Bref,
ce film est une réussite et Francois Ozon nous prouve encore une
fois sa capacité à se renouveler et à nous balader hors des sentiers
battus.